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La magie de la Sicile et des îles éoliennes


Ce voyage a vraiment pour moi une saveur toute particulière en cette période toute aussi particulière que nous vivons depuis maintenant plus de 7 mois...
Son histoire a traversé toute cette période puisque, comme un pied de nez à cette crise qui commençait, j'ai pris la décision de prendre ces billets le jour de mon anniversaire, le 31 mars dernier, 15 jours à peine après le début du confinement.
Cet achat que l'on pourrait qualifier de compulsif avait je pense un sens plus profond pour moi : me rassurer et me dire que cette mauvaise passe ne durerait pas... Et en mon for intérieur, j'étais intimement convaincue qu'à la Toussaint (soit plus de 6 mois après mon achat), ce mauvais rêve serait déjà loin derrière nous... La réalité est malheureusement toute autre...

Après avoir fantasmé ce voyage puis l'avoir mis de côté de peur que la déception ne soit trop grande, nous sommes arrivés à quelques semaines du départ sans toujours y voir clair...

Il a donc fallu prendre une décision : capituler, changer de dates de vols, annuler les réservations logements ? Tout cela était encore possible sans frais...

Ou garder un peu d'espoir, au risque d'y laisser quelques plumes. 

Je ne pouvais pas me résoudre à annuler, pas moi...

 

Alors le parcours du combattant a commencé. Se renseigner sur les conditions d'entrée en Italie, la situation sur place, le moyen de faire le test Covid en temps et en heure, les conditions d'annulation si on n'obtenait pas les résultats du test avant le départ... et j'avoue avoir compris pourquoi tant de gens baissaient les bras. Tout cela demande beaucoup de temps et d'énergie, sans aucune certitude de départ à la clef donc il faut être vraiment motivé.

La dernière semaine a été décisive.

- Lors de sa prise de parole quelques jours avant notre départ, notre Président a annoncé un couvre feu... mais la possibilité pour les français de partir en vacances pour les congés de la Toussaint. Premier soulagement !

- La "réussite" de l'épreuve du test covid, qui, histoire d'ajouter encore un peu plus de piment, devait être fait un dimanche (72h avant notre départ), jour où 99% des labos sont fermés. 3h30 de queue récompensées par 4 résultats négatifs, obtenus moins de 24h après la réalisation du test.
Lundi 19 octobre après-midi, pour un départ mercredi 21 matin, il nous était enfin autorisé d'y croire... 


Catane comme camp de base pour explorer une partie de la Sicile

 

Après un voyage en revanche très fluide (aucun souci ni à Paris ni à l'arrivée), l'arrivée à Catane avec vue aérienne sur l'Etna nous fait vite oublier le préambule.

On récupère notre voiture à l'aéroport et 15 minutes après, nous arrivons dans le centre de Catane et nous garons en face de notre appart, chance inhabituelle en Italie.

On s'installe dans notre bel appart en plein coeur de Catane, le Sabbinirica House, un appart très spacieux, refait à neuf, avec deux belles chambres et une petite terrasse, parfait pour cette étape où nous passerons trois nuits.

Prise de contact avec Catane juste avant la tombée de la nuit. Première impression un peu particulière avec cette lumière rasante dans une ville déjà un peu sombre et pas toujours très propre. Mais Catane s'apprivoise assez vite, et bien que je comprenne qu'elle ne soit pas forcement au goût de tous, ses influences variées (byzantines, baroques, mauresques) m'ont au final plutôt séduite.

On se balade dans le joli jardin Bellini, sur la Via Etna (d'où l'on peut apercevoir tout au bout la silhouette du fameux volcan), on admire le Duomo et sa belle place, on imagine ce que pourrait être le réputé marché aux poissons (pescheria) sur sa grande place, déserte à cette heure là, puis on va prendre notre premier repas italien dans un charmant et économique petit restaurant, juste en bas de chez nous. Pizza pour tout le monde, le ton est donné !


"J'aimerais tant voir Syracuse",

 

chantait Henri Salvador. Un tube de 1962, indémodable, qui influence peut être l'envie qu'on a tous de découvrir, un jour, cette ville, qu'on ne sait d'ailleurs pas forcément situer. Et pour cause : si elle se trouve dans le sud-est de la Sicile, la Grèce voisine y a durablement imprimé sa marque.

 

Après un petit déjeuner à l'italienne gentiment offert par nos hôtes (comprendre croissants et tartelettes sous vide ultra sucrés...), c'est parti pour la rencontre avec ce mythe.

 

Quand on parle de Syracuse, on évoque souvent plutôt l'île d'Ortygia, séparée de la Sicile par un petit détroit, et où se trouve aujourd'hui le coeur historique de Syracuse.

On est tout de suite séduit et on ne sait où donner du regard, entre la mer translucide, les ruines du temple d'Apollon qui vous accueillent à l'entrée et les merveilles architecturales qui surgissent à chaque coin de rue.

C'est une ville où il fait bon flâner, entre lungomare (balade en bord de mer) et entrelacs de ruelles toutes plus charmantes les unes que les autres.

C'est calme, il fait beau, et nous ne sommes pas dérangés par le nombre de touristes (un véritable avantage lorsqu'on arrive à partir en cette période, il en faut bien). 

On passe devant la fameuse fontaine Aretusa, bassin naturel rempli de Papyrus, on admire le château Maniace (un château et une citadelle construits sur un promontoire) et sa vue plongeante sur la mer, on déjeune de délicieuses pâtes sur une charmante placette chez Cola Pasta (clin d'oeil pour notre fils qui s'appelle Colas), puis on se dirige en longeant la mer vers notre voiture pour poursuivre vers le Sud.

 

"Avant que ma jeunesse s'use

Et que mes printemps soient partis

J'aimerais tant voir Syracuse

Pour m'en souvenir à Paris", concluait Henri Salvador dans sa chanson.... 

 


La rivière Cassibile

 

A 3/4 d'heure de route de Syracuse, se trouve une merveille moins connue mais qui vaut largement le détour, même si de nombreux voyageurs en font l'impasse.
La rivière Cassibile (aussi appelée Cavagrande del Cassibile), c'est un canyon de 10 kms creusé dans le calcaire et formant petits lacs et étonnantes cascades. La couleur de l'eau y est profonde et d'une transparence inégalable. Y étant arrivés en fin d'après-midi, il n'y avait plus de soleil en bas et il faisait un peu frais mais cela ne donne qu'une envie. revenir pour voir la couleur de l'eau sous le soleil, et s'y baigner bien sûr car avec quelques degrés de plus, la tentation de baignade aurait été grande...

J'avais lu lors de mes recherches que cela se méritait car il faut environ 45 minutes pour y descendre et 1h15 pour remonter, et il est vrai que c'est assez abrupt. Mais nous avons mis moins longtemps qu'indiqué, et comme la température lors de notre randonnée était parfaite (voire un peu fraîche), cela n'a effectivement rien eu de comparable avec une marche sous 35 degrés, et nous n'avons pour notre part pas trop souffert ;-)

Et quelque soit l'effort à délivrer, la randonnée pour descendre dans les gorges est superbe, tout comme le spectacle à l'arrivée. Et une fois de plus, la foule ne nous a pas dérangés.

Au retour, on aura le bonheur de croiser un grand troupeau de moutons, qui partait paître en toute liberté. 

Retour et dîner à Catane après une belle journée bien remplie.


3ème jour de voyage. Aujourd'hui, l'Etna nous attend !

 

Et il nous fait l'honneur de conditions météo parfaites, avec un grand ciel bleu et très peu de vent, une vraie chance !

Dénommé Mongibello (la montagne des montagnes) par les Siciliens, l'Etna est l'un des volcans les plus actifs d'Europe et offre aux habitants de Catane et des environs le spectacle d'une fumée constante s'échappant de son cratère principal. 

 

Avant de partir, petit tour au marché qui se tient quotidiennement à l'angle de la rue où nous habitons, pour faire quelques emplettes pour la journée. C'est une super découverte car le marché est immense et on y trouve plein de bonnes choses (et très bon marché), que l'on ira compléter par quelques "arancinis" chez Savia (spécialités siciliennes sous la forme de boulettes de riz farcies de divers ingrédients et panées, pas très light mais super bon).

 

Après 1h de route, nous arrivons au refuge de Sapienza, point de départ lorsque l'on veut monter sur l'Etna en téléphérique.

Il est aussi possible d'accéder au téléphérique à pied mais il faut vraiment être bons marcheurs car c'est assez rude et avec l'altitude, on s'épuise vite. Je ne le recommanderais pas avec des enfants mais pour des adultes sportifs, c'est possible. Il est possible aussi de monter en téléphérique puis d'accéder ensuite au cratère à pied (une bonne solution il me semble pour les adultes).

Pour notre part, nous avons opté pour la solution de facilité (que choisissent la grande majorité des visiteurs), à savoir téléphérique + bus 4X4 au sommet, et le guide obligatoire qui va avec.

Cela permet d'atteindre les cratères les plus en altitude sans se fatiguer, ce qui a des avantages mais j'y apporterai quelques bémols, en dehors du coût très élevé (65€ pour un adulte et 55€ pour un enfant !!..).

Premièrement, mais je savais cela avant d'acheter les tickets, je trouve que l'on apprécie toujours plus un endroit où l'on est arrivé en fournissant un peu (ou beaucoup) d'effort, le plaisir est ainsi décuplé lors de sa découverte. Mais cela n'est que mon avis personnel et de toute façon avec les enfants, il était difficile de faire autrement.

Au delà de ce constat, l'expérience pourrait être beaucoup plus riche si l'organisation était moins industrialisée... C'est d'autant plus regrettable qu'à la saison et dans le contexte où nous y étions, il y avait très peu de touristes donc on aurait apprécié un accueil un peu plus sympathique et des guides un peu plus intéressants et intéressés, ne se contentant pas de réciter leur leçon...

Ça c'était pour la partie négative car en dehors de cela, les paysages sont tout de même vraiment exceptionnels et nous avons passé une super journée.

 

Après avoir dégusté notre pique-nique du marché au pied du téléphérique (d'où l'on a déjà une très belle vue), on prend notre forfait et nous voilà dans un oeuf, digne d'une station de ski des années 70, trop drôle ! Car il faut préciser que l'hiver il est possible de skier sur l'Etna. La station n'est certes pas comparable aux Alpes mais ça doit être tout de même assez magique de dévaler les pentes d'un volcan, avec vue sur la mer.

10 minutes plus tard, nous sommes à 2500 m d'altitude, puis à 3000m après le petit tour en bus 4X4.

De là, la vue est à couper le souffle avec des paysages lunaires à perte de vue et en toile de fond, la mer.

On marche autour du cratère avec le guide qui nous délivre des informations, mais sans aucune passion malheureusement.

On aurait aimé profiter de ce paysage plus longtemps et pouvoir évoluer seuls sur le cratère mais la balade est timée et 30 minutes après, c'est le rappel à l'ordre pour remonter dans le 4X4.

 

Ce que l'on a vu nous a mis l'eau à la bouche et nous partirions frustrés de ne pas profiter davantage de ces paysages surréalistes. De nombreuses randonnées sur des cratères secondaires peuvent être réalisées en autonomie (tout en étant prudent bien sûr) mais compte tenu de l'heure déjà avancée, celles que j'avais repérées s'avèrent un peu trop éloignées.

On opte donc pour le cratère Silvestri, à 1 minute en voiture du refuge Sapienza. Et cela s'avère un bon choix. Il est assez grand et en s'éloignant un peu, on a pu profiter d'une belle randonnée (d'une petite heure) sur un cratère bien profond où l'on était seuls, C'était un peu physique mais très très beau avec cette belle lumière de fin de journée.

De retour à Catane, bien fatigués par le grand air, la marche et l'altitude, on se réconforte autour d'un bon steak de cheval, acheté le matin au marché, une spécialité de Catane.


Lipari, la plus grande des îles éoliennes

 

Après cette brève (mais riche) découverte de la Sicile, nous voilà en route pour les îles éoliennes, le but premier de notre voyage.

2 heures de route pour rejoindre Milazzo où l'on rendra notre voiture, un rapide déjeuner sur le port (qui n'a rien de très charmant) et une courte traversée en ferry plus tard, nous voilà à Lipari !

Changement de décor, on retrouve les ambiances îliennes qu'on aime tant, et évidemment, beaucoup plus de calme.

Lipari est réputée pour ses jolies plages mais n'y restant que 2 nuits et le temps étant un peu gris, nous n'en découvrirons que sa capitale (du nom de Lipari aussi), qui est une très agréable ville. Construite sur une plateforme rocheuse, la ville est entourée d'épaisses murailles qui servaient à repousser l'attaque des pirates. Elle possède 2 ports, séparés par une imposante citadelle. La ville regorge de petites ruelles charmantes où il fait bon se perdre et le plus petit port est extrêmement agréable, avec sa belle place, son église et ses petits restaurants...

C'est d'ailleurs là que nous jetterons notre dévolu pour la soirée d'anniversaire de Ninon, qui a 10 ans ce jour là. Elle a une chance folle (et en est consciente) car comme nous aimons beaucoup partir aux vacances de la Toussaint, cela fait 3 anniversaires qu'elle fête dans un lieu mythique : désert du Sahara pour ses 8 ans, la Cappadoce en Turquie pour ses 9 ans, et les îles éoliennes pour ses 10 ans.

Belle soirée d'anniv en famille à Caffe La Vela, un restau très sympa, avec apéro, belles planches apéritives et délicieux poulpes, puis retour à la Résidence Hotel la Giara.

Le lendemain, après un très bon petit déjeuner italien (c'est assez rare pour le souligner), on passe un peu de temps dans le jardin de la Résidence qui est très agréable avec une végétation incroyable et très varié. C'est une adresse très bien située à 2 pas du port, avec des appartements sans grand charme mais très fonctionnels et parfaits pour une famille de 4.
On s'installe au bord de la piscine, qui bien que fraîche sera testée par Ninon, en attendant l'heure de notre bateau pour Vulcano, l'île volcan voisine.


Une journée à Vulcano

 

Vulcano est une toute petite île, la plus au Sud des îles éoliennes, à 10 minutes en bateau de Lipari.

Réputée pour ses boues thermales, ses belles plages de sable noir, ses superbes côtes rocheuses et bien sûr, pour son volcan, c'est vraiment une visite sympa à faire sur une journée.

En arrivant, l'odeur de soufre saisit tout de suite, puis on finit par s'y habituer.

 

Nous commençons par l'ascension de son volcan, qui est assoupi mais reste surveillé de près car une nouvelle éruption n'est jamais loin...

Le temps est gris mais ça n'est pas forcément plus mal pour entamer l'ascension, un peu rude mais pas trop. Le sol est plus tassé donc il est beaucoup plus facile d'y marcher que sur l'Etna où l'on s'enfonce et glisse.

Les paysages sont vite très beaux, les courbes harmonieuses du volcan se jetant dans la mer. Sans parler de son magnifique dégradé de couleurs. La partie inférieure est noire et quand on atteint la partie supérieure sa roche change et devient plus dure et rosée, puis tout en haut, jaune, en raison de sa teneur élevée en soufre.

Nous sommes quasiment seuls tout au long de la randonnée, ainsi qu'au cratère, cela nous permettant d'apprécier encore plus les paysages.

Le panorama au sommet, côté cratère comme côté mer, avec la vue sur les autres îles, est vraiment exceptionnel. Des crêtes du cratère, les fumerolles sont nombreuses, le sol chaud et l'odeur de soufre bien présente, c'est assez impressionnant !

On reste un long moment au sommet, on fait une partie du tour du cratère puis on entame la descente, beaucoup plus rapide et facile (il faut compter une heure pour la montée et à peine 30 minutes pour la descente). On s'offre un petit plaisir sur la dernière partie de randonnée : des jus frais (orange ou grenade) dans une sorte de food truck installé sur le volcan.

 

Une fois en bas, on s'achète un encas (on n'a pas l'embarras du choix car à cette saison, l'île n'est plus très vivante) et on part en quête du bain de boue, que les enfants attendaient tant... et quelle ne fût pas notre déception d'apprendre qu'il était fermé. En fait il existe toujours mais son accès n'est plus autorisé, à priori à cause d'un projet de construction. Le pire c'est que des gens ayant enfreint les interdictions s'y baignent au moment où nous y sommes, ce qui ne fait qu'attiser notre envie de faire comme eux. Mais nous serons vite freinés dans notre élan car les "carabineros" (la police locale) ne tarderont pas à arriver et à verbaliser les baigneurs clandestins...

On se dirige donc vers la plage de Fumarole, pour découvrir une autre curiosité de cette île. Des colonnes de grosses bulles remontent du ventre de la Terre et réchauffent la mer. Là aussi petite déception car j'avais "vendu" aux enfants un jacuzzi géant mais comme la température extérieure n'est pas très élevée ce jour, la baignade se s'avère pas si facile. Mais ça reste sympa et c'est vrai qu'à l'endroit des bulles, l'eau est vraiment chaude, voire presque brûlante.

Au moins ça nous aura permis de nous baigner !

 

On reprend le bateau pour notre 2ème et dernière soirée sur Lipari, ramenant avec nous une petite odeur de soufre dans nos vêtements et nos cheveux ;-)

On profite d'un dernier restaurant (sans le savoir au moment où nous y allons), car dès le lendemain, restaurants et bars fermeront en Italie à partir de 18h... donc finis apéros et dîners à l'extérieur... heureusement qu'on en a bien profité ces 4 derniers jours !

 


L'île de Stromboli, notre coup de coeur !

 

Départ un peu plus tôt que prévu pour l'île de Stromboli. On pensait prendre le bateau du début de l'après-midi pour profiter encore un peu de Lipari mais petit changement de programme pour s'adapter à la météo. L'agence où l'on a réservé pour l'ascension du Stromboli nous a appelés la veille pour nous dire que la météo ne serait pas favorable pour le jour où nous avions réservé, et nous conseille donc de décaler à la veille ou au lendemain.

C'est pourquoi, après un petit déjeuner toujours aussi bon, nous voilà dans le ferry à 8h30, pour une arrivée à Stromboli à 10h30.

La magie opère dès notre arrivée. Le sable de la plage est encore plus noir que celui des autres îles et le contraste avec les petites maisons blanches est saisissant.

Après 10 minutes de voiturette électrique taxi, on arrive dans notre petit paradis. 

Les propriétaires de notre logement, super sympa, s'étaient arrangés pour qu'on puisse prendre possession des lieux dès notre arrivée.

La maison (Terrazze fronte mare e vulcano), qui une fois de plus nous rappelle vraiment les îles grecques, est sublime, avec une décoration super soignée, 2 sublimes et grandes terrasses avec vue à 360° sur la mer et le Strombolicchio, un îlot rocheux dressé en plein milieu de la mer, avec un phare à son sommet.
Et des centaines de bougies, à la grande joie des enfants. Pas grave si les restaurants sont fermés, l'endroit ne donne qu'une envie, en profiter un maximum.

On part faire des petites courses (il n'y a plus grand chose d'ouvert sur l'île mais on trouve tout de même notre bonheur) et on déjeune sur notre terrasse face à la mer, le paradis... On profite ensuite du soleil et de la maison car on sait, même si c'est difficile à imaginer, que cela ne va malheureusement pas durer...


L'ascension du Stromboli

 

Le point culminant de notre voyage, même si ce n'est pas le volcan le plus haut...

Franchement c'est une expérience incroyable et finalement très accessible, aussi bien en termes de facilité pour s'y rendre que de faisabilité pour y monter. A relativiser bien sûr car depuis l'été 2019 et suite à deux très grosses éruptions, l'ascension jusqu'au cratère n'est pour l'instant plus possible donc nous nous sommes arrêté 400m plus bas, ce qui fait sans doute toute la différence. Mais avec un peu d'entraînement et une bonne condition physique, je ne peux que le recommander (avec des enfants à partir de 10 ans) car déjà de là où l'on était c'était incroyable donc de tout en haut, je n'ose pas imaginer...

 

Nous voilà donc partis vers 15h avec l'agence Magmatrek, fort recommandable. Notre seule petite déception (car je m'en étais assurée avant de réserver) est que le guide ne parle pas français, ce qui n'est pas idéal pour les enfants, mais on a réussi à s'en sortir avec la traduction.

On commence l'ascension, les conditions sont idéales, soleil, grand ciel bleu, ni trop chaud ni trop frais. 

On est un bon groupe d'une vingtaine de personnes (pas mal de français) et le rythme est assez soutenu et donc pas si facile que prévu. Notre guide Lorenzo est super et nous fait faire 3 ou 4 pauses pendant la montée pour nous délivrer plein de passionnantes explications sur les volcans en général et plus spécifiquement sur le Stromboli bien sûr.

On s'élève très vite bien au dessus de la mer, la randonnée est belle et la vue sur le village de Stromboli, le Strombolicchio, et la mer est une vision sublime. On apprend d'ailleurs que le Strombolicchio était avant un volcan, et probablement la première phase de l'évolution géologique du complexe volcanique de Stromboli.

On grimpe pendant 2 bonnes heures. Ninon marche à une bonne cadence et Colas est au bout du rouleau, en fin de fil ;-))

On arrive au point culminant, au delà duquel on ne peut plus aller, juste à temps pour admirer un des plus beaux couchers de soleil qu'on n'ait jamais vu. Un énorme soleil rouge se cachant sous la mer et derrière une des pentes abruptes et d'un noir de jais du volcan.

Tout le monde savoure ce spectacle dans le silence.

Après s'être changés et couverts (car quand le soleil se cache, l'air se charge en humidité et il fait vite frais), on commence à guetter les éruptions.

Rien ne se passe pendant plus de 20 minutes... et comme les prévisions de l'agence n'étaient pas hyper optimistes, on craint de revenir bredouille...

Mais une première éruption arrive, plutôt petite, mais déjà magique...

Puis 20 à 25 minutes plus tard, une deuxième, bien plus grande (environ 200m d'après le guide). La nuit étant plus noire, c'est encore plus fort et on en a les larmes aux yeux.

On aura le bonheur d'en voir une 3ème, encore plus haute (250m).

 

Tout le monde se remet de ses émotions avant d'entamer la descente par un autre chemin (celui qui mène à la fameuse pizzeria del Observatorio, d'où commence l'ascension pour le cratère et où l'on peut dîner en admirant au loin les éruptions). Le sentier est plus abrupt (on compatit pour ceux qui le font dans l'autre sens) mais bien moins fatigant que la montée.

Arrivés à 200m, notre guide nous laisse le choix entre descendre avec lui ou rester un peu à ce nouveau poste d'observation, ce que l'on fera et qui nous permettra d'admirer (certes d'un peu plus loin mais on ne s'en lasse pas) notre 4ème éruption.

Nous poursuivons la descente et marchons encore pendant une bonne heure pour arriver vers 20h affamés, fatigués mais tellement heureux dans notre belle maison.

Apéro et dîner à la bougie sur notre terrasse au dessus de la mer. Il fait un peu frais mais on veut continuer à profiter de la nature et on aura raison car le temps qui nous attendra au réveil sera plus... breton...

 


Nuances de gris à Stromboli 

 

Les prévisions étaient vraies, le vent a bien soufflé cette nuit et nous sommes accueillis à notre réveil par une pluie fine qui rapidement, s'intensifiera.

C'est frustrant de rester à l'intérieur et de ne pas pouvoir profiter de la belle terrasse qui se prête si bien à la contemplation et à l'oisiveté. Mais à la fois on ne va pas se plaindre, la maison est grande et confortable, et on a tout ce qu'il faut pour préparer nos repas, c'est tout de même bien mieux que si on était dans une petite chambre d'hôtel. Et on mesure la chance qu'on a eu la veille pour l'ascension du volcan !

Un voisin vient frapper à la porte pour nous demander jusqu'à quand nous restons et lorsqu'on lui dit qu'on a prévu de prendre le bateau du lendemain fin de matinée, il nous annonce que ce trajet est annulé à cause de la tempête prévue le lendemain et nous conseille de partir le jour même ou de prendre le 1er bateau du lendemain (6h du matin !!), qui il l'espère, pourra partir...

On n'a pas du tout envie de partir sur le champ et de quitter cette belle maison, d'autant plus qu'on ne se ferait certainement pas rembourser, mais pas envie non plus de prendre le risque de rester coincés à Stromboli et de râter notre vol retour. Ah, quand ce n'est pas le covid, c'est la météo qui nous joue des tours...
Heureusement que j'avais prévu une journée de battement entre le bateau et le vol !

Cette incertitude, cumulée à la météo et aux annonces de redurcissement en France dont on commence à avoir vent, ternissent un peu cette fin de voyage.

On décide donc d'aller au port pour se renseigner par nous-mêmes sur les traversées et acheter nos billets que l'on n'a pas encore. Sur place, le discours n'est pas très clair mais pas aussi alarmiste que celui de notre voisin. En gros "on verra demain, c'est comme ça sur les îles"... Appelez vers 8h et on vous dira si le bateau est parti de Sicile...

On décide de prendre le risque et de rester sur notre horaire initial.

Retour sous une pluie battante, en faisant plusieurs petites haltes pour s'acheter de bonnes choses à cuisiner pour le midi et le soir, faut pas se laisser abattre quand même...

 

En début d'après-midi, la pluie s'arrête et on profite de cette accalmie pour aller se balader. Je sais qu'il y a de nombreuses petites criques dans le quartier de la Piscita où nous sommes. Nous partons donc dans le sens inverse du Port et dès qu'une petite route ou des marches descendent vers la mer, nous partons explorer la voie.

On tombe sur une magnifique petite plage. Le sable est noir, la roche anthracite et le ciel gris clair, ce camaïeu de gris est superbe. Il se dégage déjà de cette île une atmosphère assez mystique mais avec ce temps, c'est encore plus fort. Nous nous baladons, grimpons sur les rochers, écrivons sur le sable, jetons des cailloux dans l'eau, regardons la mer qui se fracasse contre les rochers. La nature à l'état sauvage, qui rappelle étrangement l'Islande....

Notre seule frustration sera de ne pas avoir pu se baigner sur cette île car la mer est (ou à minima semble) chaude et sa couleur bleu marine est incroyable. Mais même Ninon qui en temps normal ne recule jamais devant une baignade ne se manifestera pas...

Contents de cette petite balade, on rentre juste avant que la pluie ne reprenne...

Jeu de société, dîner et allumage de bougies, puis il est temps de rassembler nos affaires pour notre départ du lendemain matin ;-( 


Retour de Stromboli et dernière étape à Taormine

 

Le lendemain matin notre petite voiturette vient nous chercher et nous amener au port, pour une matinée pleine de suspens...

Sur les conseils d'un guide que nous avons croisé, nous descendons au port pour 10h pour un départ programmé à 11h50 car les jours de tempête, les horaires peuvent être modifiés. 

Il pleut toujours et nous nous retrouvons entassés sous un petit auvent pour se protéger de la pluie. On est en partie rassurés car le bateau qui vient de Milazzo est arrivé donc ça semble prendre bonne tournure.

On poursuit l'attente dans le petit bar du port fréquenté par les pêcheurs stromboliotes (certains sont pieds nus ce qui perturbe beaucoup les enfants ;-)) et on discute tout un moment avec un monsieur super sympa, qui vit entre Naples, Stromboli et ses nombreux voyages professionnels. Moments très intéressants et agréables, le tout en français ;-) 

On finit par embarquer à l'heure initialement prévue soit 11h50. Tout ça pour ça...

La mer ne parait pas si terriblement agitée du port, mais dès lors qu'on se retrouve plus au large, ça secoue bien et je bénis les petits "mercalm" que nous avons tous avalés avant de partir, et qui nous permettront de passer un bien plus agréable voyage que la plupart des autres passagers... je ne détaillerai pas plus...

 

Dernières gouttes de pluie sur le trajet en taxi de Milazzo à Taormine, et nous arrivons dans la ville sous le soleil vers 16h. 

Niché sur un piton rocheux face à la mer, Taormine est un ravissant village médiéval, devenu peut être un peu trop touristique (ce n'est pas le monde qui nous fait dire cela lors de notre passage, mais plutôt le type de boutiques) mais cela reste une halte très agréable. Et j'aurai aimé y passer un peu plus de temps car notre visite était vraiment très rapide.

On est accueilli dans notre petit Bed&Breakfast (B&B la Terrazza Sul el mare) par un ami du propriétaire qui a dû s'absenter ce jour-là. Accueil super sympa et bonne surprise quand on apprend qu'on est surclassé dans la suite familiale avec immense terrasse surplombant la mer. Comment finir ce voyage en beauté...

On s'installe vite fait et on ressort découvrir Taormine avant qu'il ne fasse nuit.

Du B&B jusqu'au centre historique, il y a 10 minutes de belle montée.

On commence par se balader dans le très agréable jardin public de Taormina. Il était au début du XXe siècle la propriété privée d'une Anglaise richissime qui dessina de curieuses constructions censées favoriser l'observation et la nidification des oiseaux. C'est surprenant et très joli.

On déambule ensuite dans les rues et ruelles, admirons la vue depuis le piazza IX Aprile, qui possède une immense terrasse panoramique sur toute la baie et sur l'Etna et une très belle petite église qui ajoute au charme de l'endroit.

La ville est vraiment jolie et toutes ces belles petites terrasses nous font de l'oeil mais il est 17h45 et elles sont toutes malheureusement en train de fermer. C'est un peu triste et ça coupe l'envie de se balader car d'un coup les rues se vident...

On a un plan B pour manger nos dernières pizzas du voyage : une très bonne pizzeria (Tiramisu) qui livre après 18h.

On rentre doucement en s'arrêtant pour faire des emplettes pour l'apéro et on profite un peu de notre belle terrasse en savourant notre dernier verre du voyage.

On sait qu'à 20h, notre président va prendre la parole pour nous annoncer la suite des événements, on n'est pas vraiment pressés de le savoir, mais on ne peut pas s'empêcher d'écouter les infos quand même... pour apprendre que nous rentrerons juste à temps pour être reconfinés, dès le lendemain soir...

Bien déprimant mais on mesure notre chance d'avoir bénéficié de la bonne fenêtre de tir pour partir.

 

Le lendemain matin, on savoure le super petit dej servi par la maman de Charles (le propriétaire), une vraie mama italienne hyper chaleureuse (même si on ne comprenait pas tout ce qu'elle nous racontait) et on profite encore de la terrasse et de sa vue incroyable, en essayant d'imprimer au maximum ces belles images avant de ne plus pouvoir profiter que du km qui entoure notre maison ;-(

 

Retour en bus vers l'aéroport, vol sans encombre, retour dans le RER désert, arrivés chez nous à 20h35, pour un confinement qui débute à 21h, si ça c'est pas du voyage sur mesure ;-) !!

Un très beau voyage vraiment dépaysant, des gens charmants, on n'est pas prêts d'oublier cette parenthèse enchantée dans cette période où voyager est encore plus qu'avant un privilège...

 

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